Description de la sonde |
|
Les sondes Voyager ne ressemblent . guère aux vaisseaux magnifiquement profilés qu'on voit au cinéma ou à la télévision. Elles sont équipées, au contraire, de tout un ensemble de superstructures disgracieuses : une grande antenne parabolique de 3,7 mètres de diamètre, pour les communications radio avec la Terre, avec, de part et d'autre de sa base, deux grandes armatures. L'une des deux armatures porte trois générateurs thermoélectriques à radio-isotopes ; sur l'autre on a placé, sur une plate-forme, divers instruments scientifiques, notamment pour la prise de vues. Entre ces deux armatures se dresse un long mât surmonté de deux magnétomètres, respectivement à champ fort et à champ faible, et deux antennes pour les observations astronomiques par ondes radio ou de plasma.
|
Une pile nucléaire |
|
Le combustible des trois générateurs électriques est de l'oxyde de plutonium : la désintégration de ce corps radioactif produit de la chaleur qui, transmise à un matériau thermoélectrique, est transformée en électricité. Ces générateurs ont un rendement très faible (de l'ordre de cinq pour cent), mais, à la différence des cellules photoélectriques (qui convertissent la lumière en électricité), ils fonctionnent encore dans les zones sombres et lointaines du Système solaire.
|
Les instruments scientifiques |
|
Outre les deux appareils de prise de vue, la plate-forme scientifique supporte trois autres instruments : un photo-polarimètre, qui mesure l'intensité de la lumière et son angle de polarisation, et deux spectromètres qui analysent les rayonnements électromagnétiques ; l'un fonctionne dans l'infrarouge, l'autre dans l'ultraviolet. Une série d'engrenages permet de déplacer la plate-forme dans deux directions : latéralement et de haut en bas. Avec divers détecteurs de particules élémentaires, Voyager 2 peut réaliser dix types d'expériences scientifiques ; en fait, si on compte le système radio qui assure la liaison avec la Terre, la sonde peut même en effectuer un onzième.
|
|
|
Pour le traitement des données, le principal système de Voyager 2 est un ensemble de deux ordinateurs (l'un sert de sécurité) chargés notamment de la commande des instruments de mesure et de la préparation des données avant leur transmission vers la Terre.
Deux batteries de réacteurs modifient la trajectoire et l'orientation de la sonde : ces réacteurs expulsent les gaz formés lors de la décomposition cata-lytique de l'hydrazine (un composé d'hydrogène et d'azote) conservée à l'état liquide. Grâce à ces réacteurs, la grande antenne parabolique, très directionnelle, reste constamment dirigée vers la Terre. Les sondes Voyager elles-mêmes se déplacent essentiellement au gré des attractions gravitation-nelles qu'exercent les planètes du Système solaire. Elles sont également soumises à la pression de radiation par les photons provenant du Soleil, mais cette action diminue à mesure que la sonde s'éloigne du Soleil. Enfin, la sonde réagit aux photons qu'elle-même émet, et à l'éjection des gaz par les réacteurs. Heureusement, grâce à une consommation scrupuleusement rationnée de l'hydrazine. Voyager 2 n'avait consommé que la moitié de la quantité embarquée lorsqu'elle a dépassé Uranus.
|