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Les réserves d'hydrazine ne sont pas les seules à s'épuiser ; il faut également compter avec la désintégration progressive de l'oxyde de plutonium, dans les générateurs thermoélectriques et, plus généralement, avec l'usure et la détérioration de tous les composants. La seule façon d'économiser l'énergie, c'est de réduire au maximum l'emploi des systèmes qui en consomment ; on augmente d'ailleurs, simultanément, la durée de vie des appareils.
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En fait, on a plus manqué d'oxyde de plutonium que d'hydrazine : lorsque Voyager 2 atteignit Uranus, la puissance des générateurs thermoélectriques avait décru de 470 watts (au lancement) à 400 watts. Comme cette puissance ne suffit pas pour assurer le fonctionnement simultané de tous les instruments, il a fallu programmer la mission en fonction de cette nouvelle contrainte.
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Lorsque la sonde a contourné Uranus, par exemple, elle a été masquée par les anneaux et par la planète (les astronomes parlent d'occultation). On espérait alors recueillir des informations sur la température et la composition de l'atmosphère de la planète, ainsi que sur les dimensions des divers constituants des anneaux en mesurant les perturbations d'ondes radio émises vers la Terre, à leur traversée de l'atmosphère et des anneaux. Pour procéder à cette expérience, on avait besoin d'un des émetteurs de puissance qui consommait 53 watts.
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Cette expérience devait s'effectuer en même temps qu'une tâche gourmande, elle aussi, d'électricité : on avait prévu de filmer la face cachée de la planète et ses anneaux situés à contre-jour, ce qui nécessitait d'orienter les appareils de prise de vues en déplaçant la plate-forme, et d'enregistrer les images sur bande magnétique. Or on avait installé par précaution un système qui devait mettre hors circuit certains appareils en cas de dépassement de puissance et interrompre les observations scientifiques en cours, jusqu'à leur remise en route de la Terre.
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Pour minimiser la consommation de carburant de Voyager 2, on a tiré parti de l'attraction gravitationnelle des grandes planètes : ce sont ces forces qui ont permis de modifier la trajectoire de la sonde. Selon des estimations faites cinq jours avant que Voyager 2 atteigne le point de sa trajectoire le plus proche d'Uranus, on n'aurait économisé qu'entre un demi et un kilogramme de carburant si l'on avait dévié la sonde vers le point où l'influence gravitationnelle d'Uranus était la plus profitable pour aller vers Neptune. Comme cette économie était minime, comparée aux 62 kilogrammes restants, l'équipe responsable du projet n'a pas modifié la trajectoire ; on a ainsi suivi la sonde plus facilement et l'équipe s'est concentrée sur d'autres aspects plus importants de la mission. Le plan de cette figure passe par le centre d'Uranus, situé à environ 100 000 kilomètres du centre du repère, dans la direction indiquée ; lorsque Voyager 2 s'est approché de la planète, sa trajectoire était pratiquement normale à ce plan. Le carburant utilisé dans les réacteurs est de l'hydrazine, un composé chimique à base d'hydrogène et d'azote, conservé à l'état liquide et décomposé par des catalyseurs à son passage dans les réacteurs ; les gaz éjectés propulsent la sonde.
Il fallut donc se livrer à un ballet minutieusement orchestré d'allumages et d'extinctions d'appareils, afin de maintenir la puissance consommée très près de 400 watts, sans jamais dépasser ce seuil pendant toute la durée de l'occultation. Faut-il préciser que des tests préliminaires avaient montré qu'il était possible d'y parvenir ?
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