Appel à contribution pour la recherche SETI

News (18/01/01) : Mon classement parmi les setimongers, comment installer Seti@Home

Près d'un an après son lancement, SETI@Home connaît un succès qui dépasse toutes les espérances. Le programme scientifique, qui permet de participer à la recherche d'extraterrestres en traitant des données de radio-télescope, a dépassé le million d'usagers à la mi-août et a atteint les deux millions d'utilisateurs lors du premier anniversaire du programme. Et les centaines de milliers d'ordinateurs qui travaillent à tout moment traitent les données plus vite qu'on ne réussit à les produire.

En moyenne, SETI@Home recrute un nouvel usager toutes les 30 secondes depuis le 15 mai 1999. Le total atteint aujourd'hui plus de 2 millions d'internautes. Un certain nombre de ces usagers se découragent, mais environ 500 000 d'entre eux ont soumis au moins un bloc d'information complété au cours des 15 derniers jours. Malgré tout, les usagers complètent environ 300 000 unités par jour. Près de 120 millions de blocs d'information ont été traités depuis le 15 mai 1999. Un ordinateur seul aurait mis 280 000 ans à obtenir le même résultat.

Introduction

La recherche de signaux en provenance d'autres étoiles de la Galaxie est une entreprise qui a demarré en 1960 avec le projet Ozma. Depuis nombres de tentatives ont été effectuées, sans qu'auncune ne puisse nous donner la confirmation de la présence d'une vie intelligente ailleurs dans l'Univers.

Les organismes officiels comme la NASA ne financent plus de tels programmes d'écoutes de signaux extraterrestres en raison de coupes budgétaires de plus en plus restrictives et du manque d'intérêt de nos hommes politiques pour ce genre de travaux.
Seules quelques organisations et des universités continuent sur des fonds privés. La Planetary Society est l'organisation la plus prestigieuse et la plus importante pour la promotion de l'exploration planétaire. Elle finance grace aux cotisations de ses menbres et de dons de telles recherches depuis plusieurs décennies. Cette année voit le démarrage du programme Serendip IV qui utilise le radiotélescope d'Arecibo, le plus grand au monde, pour effectuer les écoutes. L'Université de Berkerley participe à ce projet ainsi que Sun qui fournit des stations de travail et la Paramount Pictures avec un don de $50 000 (promotion de la sortie du nouveau Star Trek IX) .
La grande nouveauté de Serendip IV , c'est que pour la première fois dans un projet de cette envergure, les données ne seront plus confinées dans les laboratoires de recherche mais seront répartis sur l'ensemble du Net. Chacun pourra participer à cette nouvelle quête qui après la découverte des dernières continents inconnus sur Terre, permettra de franchir l'ultime Frontière : celle de notre isolement dans la Galaxie.


Le radiotélescope d'Arecibo est capable de discuter avec un instrument similaire à une distance de plus de 30 000 années lumière

Description

La quasi totalité des programmes en cours ou achevés sur la détection d'un signal extraterrestre se basent sur l'exploration et l'analyse en temps réel d'une petite portion de fréquence situé aux alentours du point de silence cosmique, c'est à dire vers 21 cm de longueur d'onde (soit les ondes radio décimetriques). C'est dans cette plage que le niveau de 'bruit' de la galaxie est le plus faible et par conséquent le plus propice à l'utilisation d'un signal extra-planétaire. Le nombre de fréquence écouté ne cessant de croitre pour aboutir récemment à des détecteurs pouvant traiter des milliards de fréquences simultanément.


Ce schéma représente le spectre du fond du ciel. On observe que la meilleure plage de fréquence pour les écoutes se situent au niveau des ondes radio, autour du point d'eau. Au niveau des basses fréquences, il existe un rayonnement de fond galactique et aux hautes fréquences, c'est notre propre atmosphère qui nous gêne.

Le fait que le traitement doivent s'effectuer en temps réel implique une analyse assez sommaire du signal ne permettant pas une exploration fine et précise de celui-ci. En effet, la quantité de données recueillies par le radio télescope est considérable car il s'agit d'écouter des étoiles pendant plusieurs minutes sur des millions, voire des milliards de fréquences différentes. Le radiotélescope écoute en fait une étoile dans une plage de fréquence bien précise pendant quelques secondes puis décale sa plage de fréquence et recommence, ce qui , cela permet de balayer un domaine de longueur d'onde plus vaste. Une écoute typique produit des Teraoctets de données que les ordinateurs les plus puissants de la planète ont bien du mal à analyser en temps réel même en faisant appel à une architecture de processeurs ultra parallelisée. capable de traiter des centaines de milliers de fréquences dans le même temps.

SETI@home pour la première fois n'effectuera pas d'analyse en temps réel mais sauvegardera le résultat de ses écoutes sur un serveur de l'Université de Berkeley. La bande de fréquence utilisé sera certes plus étroite pour les raisons évoquées plus haut mais le dépouillement de ces données pourra cette fois s'effectuer de manière très poussée. Cependant à l'heure actuelle, aucun ordinateur au monde n'est capable d'analyser de telle quantité de données sur des algorithmes aussi complexes que ceux d'une détection de signaux intelligents.
D'où l'idée des organisateurs du projet d'utiliser la puissance des centaines de milliers d'ordinateurs présents sur le Net.

Chaque utilisateur recevra un paquet de données soigneusement étiquetté et devra l'analyser grace à un programme fourni par les organisateurs. Le programme effectuera une recherche sur plus de 4 milliards de combinaisons de fréquences possibles, de bandes passantes différentes et de décalage de fréquences. Un éventuel signal peut en effet se trouver sur une fréquence bien particulière, soit dans une plage de fréquence, soit avoir une fréquence qui change avec le temps. La sensibilité de l'algorithme de détection permettra de mettre en évidence des signaux dix plus faibles que ceux des recherches classiques en temps réel.

A la fin de l'analyse, les résultats seront renvoyées au serveur pour une évaluation finale et des analyses plus poussées pourront être effectuées dans les échantillons les plus interessants. Le ou les personnes ayant permis la découverte d'un signal extraterrestre se verra couronner co-découvreur s'il le souhaite.

Qu'est ce qu'un signal intelligent ?

La détection d'un signal intelligent se base sur le fait que celui ci doit se démarquer du bruit de fond en premier lieu. Un pic dans une fréquence très étroite est la signature d'un évènement. Il faut alors enregistrer les coordonnées de la source et chercher d'autres événements de même caractéristiques spectrales. Afin de vérifier que le signal est bien d'origine stellaire (et non terrestre), celui ci doit se reproduire si l'on repointe l'antenne sur la même source. Mais un événement peut aussi être du à un objet stellaire, connu ou inconnu. Il convient alors de déterminer sa position tres précise et d'en explorer le spectre avec des instruments plus puissants. C'est ainsi que l'on a pu découvrir les pulsars, des étoiles effondrées qui émettent des pulsations dans des directions très précises à des intervalles extrêmement réguliers (plus précis que nos montres à quartz dont certaines ont pris le nom de pulsar d'ailleurs !). Le premier pulsar a pris ironiquement le nom de LGM-I (Little Green Man : petit homme vert).

Comme on le voit, la détection d'un signal intelligent n'est pas chose aisée. Des tests d'intégration cohérente et d'auto-corrélation sont nécessaires pour rejeter les pics aléatoires et non intelligents. De tels calculs demandent une puissance de calcul très importante, très au-delà des capacités actuelles, d'où l'idée de repartir ceux-ci sont des milliers de machines.


Détection d'un signal extra-terrestre intelligent : le radiotélescope a été pointé sur la position de la plus lointaine sonde spatiale Pioneer 10

Equipement

Pour participer au programme, un simple PC sous Windows suffit. Si vous disposez d'un Mac ou d'une station sous Unix, vous pourrez également faire partie de l'équipe mondiale de recherche.

Le programme d'analyse se constituera d'un économiseur d'écran qui se déclenchera lors des périodes d'inactivités de la machine. Votre ordinateur ne sera donc pas en permanence en train d'effectuer de fastidieux calculs. Cela ne vous occasionnera donc aucune gêne (excepté pour les utilisateurs qui lancent des calculs complexes la nuit).

Le programme

L'économiseur d'écran disposera de trois modes de visualisation :

Seul le mode science est disponible pour le moment.

Le projet SET@home est bien sur accompagné par un site Web où l'on pourra trouver l'état de la recherche sur les données analysées ainsi que des ressources liées à l'astrobiologie.

L'économiseur d'écran est disponible depuis le mois de mai 1999. Ceux qui se sentent interessés pour apporter leur modeste contribution à l'édifice peuvent donc télécharger le programme à l'adresse suivante : Seti@home


Premier message envoyé dans l'Univers en direction de l'amas M13.
Il s'agit de la premiere tentative d'établir un dialogue avec une civilisation extraterrestre.

Optimisation

Le temps de calcul est relativement long pour compléter un bloc de données. Il existe quelques 'trucs' pour optimiser cette vitesse. En premier lieu, utilisez une version texte si disponible ou utilisez l'option 'blank screen' de votre économiseur d'écran. L'affichage graphique des résultats ralentit d'un facteur 3 les calculs ! En second lieu, minimisez le temps au bout duquel votre veille d'écran se déclenche.. sans pour autant que cela vous nuise. Troisième astuce : augmentez votre RAM si vous êtes trop juste, Seti@Home nécessite 16 Mo de RAM pour tourner, s'il ne les trouve pas, les calculs seront plus longs à effectuer. Enfin, dernières astuces, si vous disposez d'une machine puissante, lancez Seti@Home en continu et veillez à relancer le programme tous les jours car parfois le serveur est hors service et votre client va s'arrêter.

Le choix du système d'exploitation est également sujet à la vitesse de traitement. Unix arrive en tête parmi les OS les plus rapides à configuration égale. On preferera aussi un processeur disposant d'un cache d'au moins 512 Ko pour effectuer les calculs.

Pour vous donner un ordre de grandeur, mon Pentium III 500 Mhz 128 Mo met 7 heures 30 pour compléter un bloc sous Linux (9 heures sous NT). Bien sur, le but n'est pas de compléter le plus de blocs possibles mais de tomber sur le bon bloc qui contiendra la message ! Evidemment, plus on en calcule, plus les chances augmentent ... ;)

Conclusion

Il ne s'agit là que d'une première étape dans la participation mondiale au projet de recherche de la vie extraterrestre. Avec l'augmentation inexorable du nombre de machines sur le Net et de leur puissance de calcul, le projet est destiné à s'accroitre au fil des ans. Une portion plus importante de fréquence pourra être analysée et les chances de détection n'en sera que plus importantes.
Pour la première fois, le Net sera utilisé en tant qu'un ordinateur global : une super machine de la taille d'une planète avec des capacités de calcul extrêmenent puissantes qui permettra non seulement de rendre le projet possible mais aussi d'unifier tous les habitants de cette planète autour d'un but commun.

Le début du siècle prochain s'annonce prometteur avec un nouveau 'bond de géant pour l'humanité".

Ressources

Exploratorium : Octobre 1997
SETI institute
SETI League
Planetary society
Seti@home