Les relations Franco-Américaines de 1789 à 1969

 

1890-1914

A la fin du XIX siècle, la guerre hispano-américaine tournait au désastre ; Madrid demanda les bons offices de la France pour obtenir un cessez-le-feu le 12 Août 1898. Le 12 Décembre de la même année, les puissances concernées signaient le Traité de Paris qui consacrait Indépendance de Cuba, permettait la cession aux Etats-Unis de Porto-Rico, et autorisait l'occupation de Manille par les Américains.

Finalement, à partir de 1815 jusqu'à la Première Guerre Mondiale, si l'on met à part les engagements individuels de certains Français pendant la guerre de Sécession, les relations entre la France et les Etats-Unis ont été lointaines et de peu d'importance, pour la plus grande satisfaction de ceux des Américains qui tenaient à la doctrine de MONROE.

James Monroe

Première Guerre Mondiale (1914-1918)

L'indignation suscitée aux Etats-Unis par la violation de la neutralité belge n'entraîna pas le gouvernement fédéral, dans un premier temps, au-delà d'une proclamation de neutralité imposée au Président WILSON par son très pacifiste secrétaire d'état William JENNYS BRYAN. D'ailleurs WILSON n'est pas convaincu de la "justice" de la cause alliée. De plus, 6,4 % d'Américains sont Allemands, et 3,4 % de souche irlandaise anti-britannique. WILSON se donne pour mission de défendre les droits des neutres. Mais tout cela évolue lentement à partir du moment où l'Allemagne s'engage à partir de Février 1915 dans une guerre sous-marine. C'est le torpillage du "Lusitania" en 1915. Cette même année, les Etats-Unis échouent dans une tentative de "bons offices" entre l'Entente et l'Allemagne.

Le 22 Janvier 1917, WILSON propose une paix blanche ("Peace without victory") que la France ne pouvait accepter. Peu après, l'Allemagne décrète la guerre sous-marine totale.

Mais c'est une bévue allemande, la "dépêche Zimmermann", qui va servir de détonateur. Dans ce texte, adressé au gouvernement mexicain par le biais de l'ambassadeur d'Allemagne à Washington, Berlin offre à Mexico une alliance et une assistance financière. Il lui fait miroiter non seulement la restitution des Etats arrachés au Mexique en 1848 (Texas, Arizona ... ), mais encore une intervention diplomatique qui constituerait à grouper contre WASHINGTON: Berlin, Mexico et... Tokyo.

En Amérique, c'est l'explosion. Le 9 Mars 1917, Wilson arrache au Congrès l'autorisation d'armer en guerre les navires de commerce américains. Deux navires sont coulés par les sous-marins allemands. Le 2 Avril 1917, les Etats-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne.

L'appui de l'Amérique venait à point nommé. Car le moral des combattants était sérieusement atteint. En Avril 1917, l'offensive NIVELLE au Chemin des Dames échoua. Une vague de pacifisme, des grèves, la hausse des prix, et la défection de la Russie faisaient craindre le pire.

"J'attends les tanks et les Américains", devait prononcer le Général PETAIN, nouveau Commandant en Chef. Il avait raison. Jamais, sans l'aide financière et en hommes et en matériel des Etats-Unis, l'Entente n'aurait pu venir à bout de la formidable machine de guerre allemande.

Deux millions d'Américains furent ainsi lancés dans la bataille. Ils devaient en particulier s'illustrer à l'offensive de Saint-Mihiel, lancée par le Général PERSHING le 12 Septembre 1918. Cette opération comportait 216 000 Américains et 48 000 Français en première ligne, et 200 000 Américains en réserve. Le Brigadier Général MAC ARTHUR commandait la 84e Brigade de la "Rainbow Division", et le Colonel George PATTON était le chef d'état-major de la Brigade de chars Renault commandée par le Général ROCQUENBACK. Les forces aeriennes (la plus grande concentration aérienne de la guerre) était commandée par le Colonel américain MITCHELL.

En France, les forces américaines ont perdu 116 000 hommes tués (1) et eurent 206 000 blessés, mais elles sont arrivées juste à temps pour permettre aux alliés d'avoir la supériorité numérique qui, en Avril 1918, appartenait encore aux Allemands.

Grâce à leur intervention, les Américains avaient, le 11 Novembre 1918, payé leur dette à leurs libérateurs français : Rochambeau, La Fayette, de Grasse.

1918-1939