|
|||||||||||
|
Cette précaution est indispensable, car il arrive qu'un des 1 soit changé en 0 (ou l'inverse), en raison d'une transmission défectueuse (il y a toujours un certain bruit de fond à la réception des signaux radio). Le 111 ou le 000 initiaux peuvent donc se transformer en une des huit combinaisons possibles (23) de 1 et de 0, et l'on réduit nettement le nombre d'erreurs en admettant simplement que le bit transmis est celui qui figure en au moins deux exemplaires dans le triplet. Cette méthode s'est avérée très efficace. On se rend bien compte sur cet exemple simplifié de codage des données et de détection des erreurs de transmission, que si l'on veut améliorer la fiabilité des données transmises, il faut, en contrepartie, augmenter le nombre total de bits à transmettre. Or, dans le cas de Voyager 2, on souhaitait, à l'inverse, augmenter la vitesse de transmission des données. Dans l'exemple précédent, seul le premier bit de chaque triplet est significatif et forme ce qu'on appelle le bloc de données, les deux suivants constituant le bloc de codage. Un tel codage multiplie par trois le nombre de bits à transmettre, et l'on imagine bien que les codes utilisés pour Voyager 2 sont beaucoup plus sophistiqués et plus concis. L'objectif était, rappelons-le, de réduire le nombre de bits à transmettre afin d'augmenter le nombre de données émises vers la Terre. Lors du passage à proximité de Jupiter et de Saturne, par exemple, on a utilisé le code de Golay, où les blocs de codage et les blocs de données ont la même taille, d'où une multiplication par deux (et non trois) du nombre total de bits. Au voisinage d'Uranus, on a adopté le code de Reed-Solomon, plus économique, car les blocs de codage sont sept fois plus petits que les blocs de données. Cette décision était audacieuse, car il n'existait pas de matériel informatique de sécurité en cas de défaillance du système de codage par la méthode Reed-Solomon, contrairement au codage de Golay. Précisons en effet que le matériel informatique du codage de Reed-Solomon avait été installé sur Voyager 2 dans un tout autre but : la mission Voyager était la première à transmettre les données à une fréquence radio de 8,4 gigahertz (la bande X) et, si ce canal n'avait pas donné satisfaction, on avait prévu de recourir à la bande S (2,3 gigahertz), dont la capacité inférieure aurait entraîné l'usage du code de Reed-Solomon. |
||||||||||
|
|