SURVEYOR

  • Se poser sur la Lune

    Pour préparer les premiers débarquements humains sur notre satellite, il fallait connaître la nature et la composition du sol. Cette tâche fut dévolue à une catégorie de sondes : les Surveyor. Beaucoup plus lourdes que les précédentes sondes Ranger (1 020 kg au lancement, 283 à l'atterrissage) elles étaient munies d'une rétrofusée développant 4,5 t de poussée pendant 40 s, mise à feu à 96 km d'altitude; à son extinction, à 40 km au-dessus de la surface, la vitesse se trouvait réduite de 9650 à 400 km/h. Débutait alors une courte période de chute libre, au cours de laquelle, vers 11 km d'altitude, la rétrofusée se trouvait éjectée. Des moteurs-verniers, c'est-à-dire trois petites rétrofusées à faible poussée, commandées par un radar-altimètre, réduisaient alors progressivement la vitesse restante afin d'assurer un atterrissage en douceur, à environ 10 ou 15 km/h.

  • Tester la surface lunaire

    7 Surveyor furent envoyés vers la Lune entre juin 1966 (le premier un peu plus de 1 an après la fin du programme Ranger) et janvier 1968. Les numéros 1, 3, 5, 6 et 7 se posèrent avec succès; on n'enregistra que 2 échecs, ce qui est peu, compte tenu de la difficulté technique que représentait, pour l'époque, un atterrissage en douceur sur la Lune. Les 5 sondes valides, qui se sont posées en des endroits assez dispersés de l'astre, ont transmis au total près de 107000 clichés. Ceux-ci, qui sont en fait des images télévisées d'une définition de 600 lignes, permettent de voir aussi bien des détails de 1 mm seulement sur des gros plans du sol que des panoramiques du paysage environnant. Pour la première fois, on eut une bonne idée du spectacle qui allait s'offrir aux futurs astronautes.

  • Anecdotes sur Surveyor 3 et 6

    Notons en outre que les 3 derniers procédèrent à des analyses chimiques du sol, grattèrent celui-ci à l'aide d'une pelle mécanique, et que Surveyor 6 redécolla! Par télécommande, les techniciens effectuèrent en effet la mise à feu des fusées-verniers; le reliquat de propergol dans les réservoirs permit à la sonde de s'élever jusqu'à quelques mètres d'altitude et de retomber à côté. Elle put ainsi observer ses propres empreintes dans la poussière lunaire. Quant à Surveyor 3, dans l'océan des Tempêtes, il reçut la visite, 3 ans plus tard, des astronautes d'Apollo 12; ceux-ci en prélevèrent certaines pièces, ce qui permit d'évaluer la dégradation d'un matériel après un long séjour sur la Lune.