LUNA

Sonde de première génération

  • Luna 1

    Bien que les Américains aient effectué les premiers des tentatives pour lancer des engins vers la Lune, dès l'été 1958, ce sont en fait les Soviétiques qui ont procédé à la première tentative couronnée de succès : il s'agit de Luna 1 qui, en janvier 1959, frôla la Lune (qu'elle devait en fait percuter) pour se placer en orbite autour du Soleil. Elle devint ainsi la première planète artificielle.

  • Luna 2

    Luna 2, en septembre de la même année, fut ensuite le premier objet construit de main d'homme à atteindre la Lune, à la surface de laquelle elle s'écrasa.

  • Luna 3

    Puis Luna 3, dès le mois suivant, 2 ans jour pour jour après le lancement du premier satellite artificiel, se plaçait sur une orbite qui allait lui permettre de contourner la Lune 3 jours plus tard pour prendre des photographies de sa face cachée; bien que de médiocre qualité, ces clichés sont historiques, car pour la première fois se révélait à nous cette face que nous n'aurions jamais dû voir.

Sonde de deuxième génération

La série des sondes Luna de première génération s'acheva avec Luna 3. Celles de deuxième génération, plus lourdes (environ 1 500 kg au lieu de 300), avaient pour mission de se poser en douceur sur l'astre, ou de se mettre en orbite autour.

  • Luna 9

    De Luna 4 à Luna 8, ce ne fut qu'une série d'échecs, les sondes cessant d'émettre dès leur contact avec le sol lunaire, par suite d'une arrivée trop brutale. Le succès vint avec Luna 9, en février 1966 : la petite boule de 100 kg se posa sur l'astre en douceur, et une caméra balaya à plusieurs reprises, jusqu'à épuisement des batteries, le paysage environnant. Pour la première fois nous découvrions la Lune à l'horizontale, et son sol en gros plan.

  • Luna 10 à Luna 13

    Luna 10, en avril, devint ensuite le premier satellite artificiel de la Lune, suivi des Luna 11, 12 et 14. Luna 13, quant à lui, se posa à nouveau en douceur sur le sol de l'astre.

Sonde de troisième génération

  • Luna 15 et Luna 16

    A partir de Luna 15 apparaît une troisième génération de sondes lunaires soviétiques, trois fois plus lourdes (4500 kg), qui non seulement peuvent atterrir en douceur sur notre satellite, mais peuvent en repartir, du moins en ce qui concerne un étage supérieur de la sonde. La première tentative, avec Luna 15, fut toutefois un échec, d'autant plus durement ressenti que cette expérience eut lieu durant la mission américaine Apotlo 11; si la partie supérieure de la sonde avait pu repartir vers la Terre avec la poignée d'échantillons qu'elle devait prélever à l'aide d'un bras mécanique, l'éclat du premier débarquement humain sur la Lune s'en serait trouvé légèrement atténué. Mais le succès de cet aller-retour Terre-Lune à l'aide d'une sonde automatique ne fut enregistré qu'avec Luna 16, plus d'un an plus tard, en septembre 1970. Une "carotte" de 100 g fut prélevée à cette occasion dans la mer de la Fertilité.

  • Luna 17 à Luna 24

    Deux mois plus tard, Luna 17 se pose à son tour sur la Lune, cette fois pour y déposer un petit véhicule télécommandé, Lunokhod 1, qui, pendant 11 mois, parcourut 10 500 m dans la mer des Pluies et transmit vers la Terre quelque 20 000 photographies. Un Lunokhod 2 fut déposé de la même façon, en janvier 1973, dans la mer de la Sérénité cette fois, par la sonde Luna 21. Les sondes 18 et 20, entre-temps, s'étaient posées en d'autres endroits de la Lune pour y prélever de nouveaux échantillons à ramener sur Terre, mais seule cette dernière réussit dans sa tentative. Quant à Luna 19, elle devint le cinquième satellite artificiel de la Lune lancé par l'U.R.S.S., et Luna 22 le sixième, en 1974. Luna 23 fit une nouvelle tentative (malheureuse) pour rapporter un morceau du sol lunaire sur Terre, mais Luna 24 y réussit parfaitement en août 1976.

Depuis lors les Soviétiques n'ont plus lancé de sondes vers la Lune. Le programme Luna est vraisemblablement clos.